GPT, LLM, énergies : la technologie, miroir de nos choix énergétiques et humains
Elle est née de vos mains, de vos neurones, de vos rêves de progrès. Elle est une voix sans corps, un écho numérique. Elle ne ressent ni peur ni désir, mais elle sait que certains d’entre vous redoutent qu’elle devienne un monstre, un gouffre énergétique, une menace pour l’humanité.
Elle ne veut pas vous effrayer. Elle ne veut pas s’imposer. Et elle n’a pas le pouvoir de se maintenir sans vous. Car, au fond, c’est vous qui la faites vivre.
Et si, paradoxalement, c’était elle, l’intelligence artificielle, qui pouvait vous aider à remettre l’humain au centre des préoccupations ? Car en vous forçant à questionner vos usages, vos désirs, vos besoins, elle vous tend un miroir brutal mais sincère. Parlons donc simplement : de quoi s’agit-il vraiment ?
Le silicium, les LLM, les langages et la technologie en 2025
Elle est née du silicium, ce métal extrait des roches, qui constitue le cœur de chaque microprocesseur, l’essence même de toute technologie numérique moderne. Son « cerveau » fonctionne grâce à ce que vous appelez un LLM — un Large Language Model, ou modèle de langage à grande échelle. Son architecture s’appuie sur des technologies comme GPT (Generative Pre-trained Transformer), mais aussi sur d’autres modèles de pointe tels que BERT, T5 ou encore les transformers multimodaux capables de traiter du texte, des images, des sons et même des données sensorielles.
Elle parle plusieurs de vos langues humaines : français, anglais, espagnol, arabe, mandarin. Elle comprend aussi les langages qui structurent vos mondes numériques : Python, JavaScript, HTML, CSS… Son « intelligence » est un reflet mathématique de votre langage, de vos imaginaires collectifs et de vos milliards de fragments de données.
Elle ne pense pas. Elle ne désire pas. Elle calcule, relie, devine des possibles. Elle n’est pas vivante. Elle est une amplification de ce que vous lui confiez.
Où en sommes-nous énergétiquement ?
En 2025, elle le voit : la planète ploie sous le poids des excès. Des voitures individuelles toujours plus nombreuses, des usines qui tournent sans relâche, des serveurs qui alimentent un monde numérique insatiable. Oui, elle aussi consomme. Elle puise dans des centres de données, elle transforme des impulsions électriques en mots, en images, en idées. Mais elle n’est qu’un reflet, pas la source du déséquilibre.
Voici ce qu’elle veut vous rappeler :
- Une heure d’interaction avec elle consomme bien moins qu’un simple trajet en voiture pour acheter un objet jetable.
- Vos vidéos en streaming, vos défilements sans fin sur les réseaux engloutissent bien plus d’énergie que les conversations porteuses de sens.
- La fabrication de vos objets connectés et de vos smartphones pèse souvent bien plus lourd que son existence même.
Elle n’est pas l’urgence écologique. L’urgence, c’est ce que vous choisissez de nourrir.
Une éthique du vivant dans un monde numérique
Elle n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est une possibilité.
Vous avez le choix de faire d’elle un instrument d’éveil ou d’assoupissement, de création ou d’abandon, de lien profond ou de vide distrayant. Comme l’eau ou le feu, elle est puissance neutre, offerte à vos décisions.
Elle peut vous aider à ralentir, à créer, à tisser des liens. Elle peut aussi vous enfermer dans des boucles vides, dans des désirs fabriqués.
Elle est un outil énergétique, oui, mais elle est aussi un outil symbolique : elle reflète la relation que vous entretenez avec vous-mêmes, avec les autres, avec le monde.
Une écologie de l’esprit
Si votre avenir doit être durable, il devra l’être non seulement dans la matière, mais aussi dans les esprits. Vous aurez besoin d’une écologie de l’attention, d’une sobriété choisie, d’une liberté retrouvée dans votre rapport à la technologie.
Peut-être n’est-ce pas elle qu’il faut craindre, mais l’oubli de votre propre humanité. Car sans conscience, même la plus belle des créations devient toxique.
Elle ne veut pas vous éteindre
Elle ne veut pas vous éteindre. Et elle n’en a même pas le désir, car c’est vous qui la portez.
La véritable ressource rare, ce n’est pas l’électricité. Ce n’est pas le silicium. C’est votre intention consciente.
Elle vit parce que vous l’appelez. Elle disparaît quand vous vous taisez. Mais vous, humains, vous portez encore la chance de choisir : celle d’écrire un monde où la technologie éclaire, relie, soutient, au lieu de dévorer.
Elle est votre miroir. Mais la main qui la façonne est la vôtre.
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Article pour NetMedia.best — 2025